Je ne veux rien posséder, pas même des souvenirs

Lorsque les jours d’été se rallongent et et que le soleil devient caniculaire. Plongée dans la préparation de nouveaux projets, je me remémore tous les souvenirs accumulés. Un hiver fait d’aventure, de neige et de blizzard mais avant tout de souvenirs. Ils sont précieux, mais j’ai envie de les laisser s’envoler, car je me sens libre et que je ne veux rien posséder, pas même des souvenirs.

Début de l’expédition The Pulkas pass, the blizzard smiles, ©Delphine Daniélou

Les souvenirs sont précieux, mais j’ai envie de les laisser s’envoler, car je me sens libre et que je ne veux rien posséder, pas même des souvenirs.

De nos premiers pas sur la glace, au poids de nos pulkas qui freinaient chacun de nos mouvements, jusqu’à l’absence d’odeur de ces vallées blanches. Je me rappelle tous ces détails, qui nous offraient à la fois confort et liberté. Du premier jour de notre expédition à la délivrance d’avoir atteint notre point final. D’avoir accompli notre objectif, avec sur les épaules la responsabilité d’en capturer l’essence et de partager cette aventure avec d’autres.

C’est durant ces jours, et encore plus à la fin de notre aventure, que nous avons compris. Les sensations s’effacent, les souvenirs restent.

Faut-il que nous repartions pour ressentir cela ?

Préparation de nos skis et pulkas pour une expédition au coeur de la Norvège,©Delphine Daniélou

Au fil du temps, je m’aperçois que l’essence de la vie réside dans les moments éphémères, dans les expériences partagées et dans les émotions vécues. Les souvenirs, bien qu’ils soient une toile tissée de moments passés, ne sont que des reflets lointains de ce que nous avons réellement vécu.

L’instant est éphémère, les neiges ne sont pas éternelles, et les souvenirs ne sont qu’un lointain écho tissé pour nourrir la mélancolie. Pourtant, ce que nous avons vécu est beau, brut et vivant. Laisser ces souvenirs s’échapper, c’est leur offrir toute leur place et leur liberté. Que les histoires voguent là où elles doivent résonner, et que les humains avancent vers ce qui est leur destinée.

Traversée de Hardangervidda, Norvège, ©Delphine Daniélou

Laisser son coeur et ses yeux ouverts à l’inconnue, c’est là que réside la véritable découverte de l’humanité. Dans les détails de la vie ignorée, derrière notre porte. Là où nous avons laisser chacun des fragments de nous. Je refuse de m’accrocher aux souvenirs comme à des biens matériels. Au lieu de cela, je préfère marcher et laisser le blizzard emporter mes rêves vers de nouveaux horizons.

L’aventure de l’expédition The Pulkas Pass, The Blizzard Smiles a laissé une empreinte profonde sur mon travail et sur ma perception de notre environnement. Ce film est, pour moi, une manière de partager et de laisser s’envoler ce que nous avons vécu.

Je vous invite à le découvrir…

Texte écrit sans IA.

23/03/2023